Formation et recherche au cœur de l'économie
L'interaction avec le secteur économique constitue un pilier fondamental des programmes d'enseignement, de recherche et de développement de la Haute école spécialisée bernoise (BFH), notamment dans les filières master Precision Engineering et Biomedical Engineering.
L'application de revêtements nanométriques sur des surfaces peut viser une esthétique décorative ou apporter des fonctionnalités spécifiques. Par exemple, les lentilles optiques bénéficient de revêtements antireflets, tandis que certains revêtements barrières protègent les matériaux contre la corrosion.
L'entreprise thounoise Swiss Cluster fabrique des réacteurs pour l'application de tels revêtements. Pour le développement de ses produits, la start-up profite des compétences du groupe de recherche Thin Films and Surfaces de la BFH. « La communauté des couches minces en Suisse est relativement petite, on se connaît et on entretient les contacts », explique Sylvain Le Coultre, responsable du groupe de recherche et enseignant à la BFH. Actuellement, son équipe développe pour Swiss Cluster un porte-substrat rotatif et chauffant pour les réacteurs de revêtement, qui repose sur un concept différent des produits actuellement disponibles et qui est en outre plus avantageux. Un étudiant en master d'ingénierie de précision y participe également. Il rédigera probablement aussi sa thèse de master dans le cadre de la collaboration avec l'entreprise thounoise – une situation gagnant-gagnant pour Sylvain Le Coultre : « Le partenaire de projet profite de notre savoir-faire et de notre infrastructure technique. Grâce à de tels mandats, la BFH peut mener des travaux de recherche et de développement axés sur la pratique. »
Plaque tournante bernoise de la technique médicale
La collaboration avec l'économie fait partie des missions principales de la BFH, au même titre que l'enseignement et la formation. Elle garantit que le savoir de la BFH se diffuse dans la société - et que l'activité d'enseignement reste dans l'air du temps et s'oriente sur les besoins de l'économie. L'intégration de la BFH dans des réseaux de recherche et économiques est importante pour le bon fonctionnement du transfert de savoir et de technologie. Le canton de Berne est un excellent site pour cela. « Il y a ici une concentration d'acteurs renommés de la technique médicale », considère Volker Koch, professeur de Biomedical Engineering et directeur de la section Master de la BFH-TI (informatique). Parmi ces acteurs, outre les entreprises de technique médicale et les hôpitaux, on trouve notamment l'Institute for Human Centered Engineering (HuCE) de la BFH, l'ARTORG Center for Biomedical Engineering Research de l'Université de Berne ainsi que le Swiss Institute for Translational and Entrepreneurial Medicine (Sitem Insel AG).
La filière de master en ingénierie biomédicale est rattachée à la faculté de médecine de l'Université de Berne et est proposée par cette dernière en collaboration avec la BFH depuis 2006. Il ouvre la porte à une formation d'ingénieur universitaire aux étudiants titulaires d'un bachelor en ingénierie ou en sciences naturelles. Les études de master comprennent des spécialisations au choix dans les domaines Biomecanics, Electronic Implants et Image-Guided Therapy. Les travaux de master impliquent souvent les étudiants dans des projets de grande envergure qui mettent l'innovation technique à la disposition de la pratique médicale. Ils sont financés avec le soutien des pouvoirs publics - notamment d'Innosuisse, mais aussi du Fonds national suisse ou de l'UE. « Les projets de la BFH impliquent généralement un partenaire économique », souligne Volker Koch. « Pendant leurs études, les étudiants sont donc déjà en contact avec des entreprises. Cela leur ouvre souvent la voie vers une carrière professionnelle. »
Un laboratoire pour un travail de développement créatif
« La coopération de la BHF avec l'université rend également la filière de master Precision Engineering unique en son genre », relève le responsable de l'orientation Optical Engineering, le professeur de la BFH Beat Neuenschwander, qui dirige également l'institut Applied Laser, Photonics and Surface Technologies (ALPS) de la BFH. La filière de master commune de l'université et de la BHF est proposée depuis 2022 et traite de thèmes prometteurs comme la fabrication additive et soustractive ou la micro et nanofabrication. Son « cœur » est le Creative Engineering Lab à Berne. « Les étudiants y apprennent le processus créatif afin d'utiliser leurs connaissances fondamentales pour développer des applications commercialisables », témoigne Beat Neuenschwander. « Lors des travaux de projet en équipes interdisciplinaires, ils sont encadrés par des collaborateurs scientifiques et des enseignants qui ont une grande expérience de la collaboration avec l'industrie. »
Volker Koch et Beat Neuenschwander sont convaincus que les deux filières de master constituent une contribution précieuse contre le manque de personnel qualifié dans l'industrie. On a besoin d'ingénieurs qui, outre leurs connaissances spécialisées, disposent également de créativité et d'esprit d'entreprise. Les étudiants développent leurs compétences à travers des projets ou des mémoires de master axés sur des problématiques réelles proposées par des hôpitaux ou des entreprises. Ces premières expériences pratiques les rendent des spécialistes prisés par le secteur économique et leur donnent l'opportunité de transformer une idée innovante en un produit ou service réussi au sein de leur propre entreprise.
Contribution de: Mike Sommer Textatelier.ch Sur mandat de la BFH
Source d'image: BFH